mercredi 30 mai 2007
Reproche
J'ai beaucoup de choses à me reprocher. Peut-être est-ce pour cela que j'écris. Faire acte d'amélioration par le texte, qui, soit dit en passant, me file entre les doigts. Pourquoi écrire ? On rejoint là une question futile en même temps que cruciale. Je n'ai pas la réponse. Seuls les mots l'ont. Seuls les mots peuvent faire reproche au monde, en étant doublement proches de celui-ci.
vendredi 25 mai 2007
Note (3)
... Ce jeu-là... Voilà que l'on fait la la, dans les notes, et "à peine a-t-elle fait la, la la, qu'elle n'est plus là, la chanson"... (comme dirait Nougaro). Comment saisir le la ici-bas, sans fausse note, sans excès d'opéra, avec le crayon a capella ?
dimanche 20 mai 2007
Note (2)
Le reflet que je renvoie sur la toile me semble trop sérieux. Je n'avance il est vrai qu'un ou deux de mes masques sur ces "pages", d'un style maniéré, avec un je-ne-sais-quoi de marquise de bal masqué, justement, dans la voix. Souvenir de quand j'étais petite et aimait fouiller dans les armoires pour me déguiser et échapper à moi-même ? Peut-être. Nous ne sommes peut-être tous que de potentiels êtres changeant à chaque minute, chaque interlocuteur, chaque scène. Le je est un autre, dans ce jeu-là...
Note (1)
Le précédent message est enduit d'une substance dissertatoire qui laisse échapper une odeur de prépa... Beaucoup de tics encore à élimer, éliminer, sur mon écritoire.
Mirage
Partout, tout autour, il y en avait partout. Tout n'était que tournée de pensées, sur le pré, sur le bleu ciel, sur ces fournées d'enfants qui couraient et faisaient des tours sur les tourniquets verts du quai. Le jeu de mots se faisait tour d'esprit dans l'esprit qui retournait les nuages, et tout vacillait dans cet écart du langage silencieux. Car l'on ne disait rien, l'on ne disait pas, ce qu'était ce tour heureux que nous jouait la vie. Assis tous les deux, des pensées plein les sourcils, par tous nous vivions, l'air qui respire. On n'a pas idée de la vie. La vie n'est qu'une idée, à laquelle il faut s'adapter. Mais ces tournures de phrases ne se font ressentir que par le français bavard, hélas, hélas. Hélas, tout ce que j'écris ne ressemble qu'à un vaste amas de pensées détrempées, trop abondamment arrosées de métaphores, de tours de cirque, pour plaire aux enfants cultivés.
J'erre comme une pensée dans la langue française, faisant des montagnes russes sur les rails de la grammaire... que serait le ciel de nos idées sans images ? Le tout est de ne pas les confondre avec nos mirages.
Qu'est-ce qu'un mirage, dans nos villes sans désert apparent ? Le désert, au mauvais sens du terme, c'est la pensée sans tâche, je veux dire sans contraste, sans ombre et lumière, sans... la réflexion justement sur le désert, sur les limites, sur l'éploiement des images. Mais le vrai désert, celui dont parlent les textes, est recherche de sa propre image, dans le miroitement des mirages offerts par autrui, par ce qui nous regarde et parle de nous.
Le désert de la littérature est en ce sens inégalable. En même temps bien sûr qu'inégal. La plupart des oeuvres s'en iront rouler dans le sable de l'oubli. L'oubli... une autre image qui a son importance. "Un froid soudain dans la conscience d'être", disait Aragon. Ces dizaine de pensées qui coulent, courent, dans les têtes, face à une image, une présence, une scène comme celle esquissée ci-dessus. Sur ce banc, sur ce quai, sur cette main que je tenais, pensais-je que j'irais raconter ce réel, transformé déjà en image par le poids des lignes qui s'entrelacent ?
La prose me semble un immense champ de vision où le mirage du réel nous donne pleinement conscience d'être. Marcher ainsi dans le désert, pour comprendre la nuit et le soleil, la profondeur issue de ces images dépassant le réel auquelles elles appartiennent.
J'erre comme une pensée dans la langue française, faisant des montagnes russes sur les rails de la grammaire... que serait le ciel de nos idées sans images ? Le tout est de ne pas les confondre avec nos mirages.
Qu'est-ce qu'un mirage, dans nos villes sans désert apparent ? Le désert, au mauvais sens du terme, c'est la pensée sans tâche, je veux dire sans contraste, sans ombre et lumière, sans... la réflexion justement sur le désert, sur les limites, sur l'éploiement des images. Mais le vrai désert, celui dont parlent les textes, est recherche de sa propre image, dans le miroitement des mirages offerts par autrui, par ce qui nous regarde et parle de nous.
Le désert de la littérature est en ce sens inégalable. En même temps bien sûr qu'inégal. La plupart des oeuvres s'en iront rouler dans le sable de l'oubli. L'oubli... une autre image qui a son importance. "Un froid soudain dans la conscience d'être", disait Aragon. Ces dizaine de pensées qui coulent, courent, dans les têtes, face à une image, une présence, une scène comme celle esquissée ci-dessus. Sur ce banc, sur ce quai, sur cette main que je tenais, pensais-je que j'irais raconter ce réel, transformé déjà en image par le poids des lignes qui s'entrelacent ?
La prose me semble un immense champ de vision où le mirage du réel nous donne pleinement conscience d'être. Marcher ainsi dans le désert, pour comprendre la nuit et le soleil, la profondeur issue de ces images dépassant le réel auquelles elles appartiennent.
vendredi 4 mai 2007
Triple entente
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu (si vous existez, restez dans les cieux, comme dirait Prévert). Trois choses en mon esprit: amour, travail, souci. Le je s'est rendu compte qu'il manquait d'initiative(s), que cela le rendait indécis, et que finalement il proclamait haut et fort que c'était fini. Dans la nuit des scrupules et de la langueur, je mise dès lors sur le travail productif des lettres me permettant un jour d'écrire inutilement - d'écrire littérairement parlant -. Mon je puisqu'il est sur terre y persiste et signera, on l'espère, en bas de quelques lignes.
Ceci était un message fort inutile.
Ceci était un message fort inutile.
mardi 1 mai 2007
Pluie d'encre
Vivre dans les taches d'encre ou laisser faire le silence revient peut-être au même.
En cet instant, la pluie chante sur les toits, parole d'un déluge potentiel que l'auteur aimerait décalquer sur les pages.
La voix qui murmure est dans tout ce qu'il y a de plus banal, une salle, une pièce, murs blancs, avec fenêtre. Tout le monde connaît cela dans le monde occidental. Et pour teinter le verre d'universel, l'on décrira seulement l'image de la fenêtre: une barrière ouverte, à double tranchant. Protection et enfermement.
Les livres de mon enfance étaient ainsi comme des fenêtres: ils me protègeaient tout en m'aliénant doucement à leurs reflets. C'était le temps de l'arc-en-ciel, où chaque couleur se projettait sur les murs de mon imaginaire. (pourquoi cette réminescence, ce souvenir de l'enfance ? La faute à De Beauvoir, sûrement, dont je décryptais hier au soir les souvenirs rangés... - tout cela pour dire, ou plutôt m'exhiber en tant que lectrice... ah ils sont bien beaux les procédés de l'écrit ! -)
Et la fenêtre sous un brusque coup de vent murmuré, s'est ouverte en grand.
La pluie avait une étrange couleur d'encre.
En cet instant, la pluie chante sur les toits, parole d'un déluge potentiel que l'auteur aimerait décalquer sur les pages.
La voix qui murmure est dans tout ce qu'il y a de plus banal, une salle, une pièce, murs blancs, avec fenêtre. Tout le monde connaît cela dans le monde occidental. Et pour teinter le verre d'universel, l'on décrira seulement l'image de la fenêtre: une barrière ouverte, à double tranchant. Protection et enfermement.
Les livres de mon enfance étaient ainsi comme des fenêtres: ils me protègeaient tout en m'aliénant doucement à leurs reflets. C'était le temps de l'arc-en-ciel, où chaque couleur se projettait sur les murs de mon imaginaire. (pourquoi cette réminescence, ce souvenir de l'enfance ? La faute à De Beauvoir, sûrement, dont je décryptais hier au soir les souvenirs rangés... - tout cela pour dire, ou plutôt m'exhiber en tant que lectrice... ah ils sont bien beaux les procédés de l'écrit ! -)
Et la fenêtre sous un brusque coup de vent murmuré, s'est ouverte en grand.
La pluie avait une étrange couleur d'encre.
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