mardi 1 mai 2007

Pluie d'encre

Vivre dans les taches d'encre ou laisser faire le silence revient peut-être au même.
En cet instant, la pluie chante sur les toits, parole d'un déluge potentiel que l'auteur aimerait décalquer sur les pages.
La voix qui murmure est dans tout ce qu'il y a de plus banal, une salle, une pièce, murs blancs, avec fenêtre. Tout le monde connaît cela dans le monde occidental. Et pour teinter le verre d'universel, l'on décrira seulement l'image de la fenêtre: une barrière ouverte, à double tranchant. Protection et enfermement.

Les livres de mon enfance étaient ainsi comme des fenêtres: ils me protègeaient tout en m'aliénant doucement à leurs reflets. C'était le temps de l'arc-en-ciel, où chaque couleur se projettait sur les murs de mon imaginaire. (pourquoi cette réminescence, ce souvenir de l'enfance ? La faute à De Beauvoir, sûrement, dont je décryptais hier au soir les souvenirs rangés... - tout cela pour dire, ou plutôt m'exhiber en tant que lectrice... ah ils sont bien beaux les procédés de l'écrit ! -)

Et la fenêtre sous un brusque coup de vent murmuré, s'est ouverte en grand.
La pluie avait une étrange couleur d'encre.

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