mardi 24 juillet 2007

Prophylaxie

«Tant que la lecture est pour nous l’incitatrice dont les clefs magiques ouvrent au fond de nous-même la porte des demeures où nous n’aurions pas su pénétrer, son rôle dans notre vie est salutaire. Il devient dangereux au contraire, quand, au lieu de nous éveiller à la vie personnelle de l’esprit, la lecture tend à se substituer à elle, quand la vérité ne nous apparaît plus comme un idéal que nous ne pouvons réaliser que par le progrès intime de notre pensée et par l’effort de notre cœur, mais comme une chose matérielle, déposée entre les feuillets des livres comme un miel tout préparé par les autres et que nous n’avons qu’à prendre la peine d’atteindre sur les rayons des bibliothèques et de déguster passivement dans un parfait repos de corps et d’esprit.»

Marcel Proust, Sur la lecture

Je crois être sur la voie de la guérison, concernant la maladie décrite ci-dessus. Youpi.

(extrait trouvé ici)

4 commentaires:

FrugalFrenchie a dit…

Mh,j'aime bien Proust quand il parle des livres, c'était dans mon programme scolaire de cette année.

Aurelie H. a dit…

J'avais aussi été le consulter pour préparer un devoir sur la lecture... Cela dit, je crois que j'aime Proust tout court, même quand il parle des asperges servies par Françoise...

Anonyme a dit…

"Sur la voie de la guérison"... mouais, y'a du boulot, encore!
Mais c'est vrai, le moins qu'on puisse dire, c'est que tu as mis un pied dedans. Allez, j'ai bon espoir :encore quelques années de ce régime, et on pourra dire que "vous êtes hors d'atteinte, mademoiselle"!

Anonyme a dit…

- Sourire -