Avant d'écrire, lire. Ca semble couler de source. Mais certains parfois restent asséchés, restant en amont de la création, faute d'inspiration. Ou tout simplement de non-besoin. Mais écartons ce dernier cas, et restons dans l'idée littéraire, qu'il faut bien avaler en amont et en aval pour créer, sans cesse renouveller, et puis sélectionner, dans une anthologie (c'est-à-dire, dans le sens étymologique, collectionner au bord des bois et rivières les fleurs qui nous font sentir qu'il y a derrière leurs pétales spécifiques non pas un parfum mais une essence).
Quelques fleurs de prédilection sèment la mémoire de mes étagères. Ne pas imiter leur style est difficile, s'en détacher l'est encore plus. Voyez, je tente de raisonner, mettant ma sensibilité à fleur de peau au placard, tentant de structurer ma pensée, qui ne peut cependant s'empêcher de faire des raccords de tonalité, comme j'en ai tant l'habitude en faisait frimer les rimes.
A l'instant même d'ailleurs je froisse énormément de papiers dans ma tête. Je recherche un pied d'appui sur ces deux balançoires que sont prose et poésie, rêve et vie, lecture et écriture. Les dissocier, les disséquer, comme pistil et étamine, me pose souci. Je sens bien que l'union pollenisée n'est pas bien loin du bout de mon doigt, je le sais, mais, je n'y arrive pas. Une peur qui sait de s'engager, ne pas y arriver, car la page fait frémir, cette page que l'on va farder de ses pensées... de leurs pétales, dont la beauté est à la fois forme structurée et ton coloré.
Je ne sais plus où j'en étais.
Mes vertèbres craquent de ne pas faire plus de vers, me dirigeant vers... Ah, mais le voilà le coeur du problème, le bouquet final: l'on se répète en effet "écrivain ou poète" sur les mosaïques des lignes... et les images se troublent, comme aspergées par un grand cours d'eau... pas d'amont ou d'aval entre les deux libellés scripturaux. Une image de rosace, un miroir au bord des lèvres... le je se multipliant dans la poussière de l'être. C'est en étant poète que l'on construit le miroir romanesque. C'est en étant écrivain que l'on organise ses pensées en un bouquet jeté vers le réel.
Ceci bien sûr n'étant que quelques brins de pensées Jetées sur la rive où les hommes roseaux se plient.
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